Communiqué de presse. Paris, le 9 avril 2021.
L’auteur des croix gammées sur les façades des bars gays parisiens Banana Café et Cox a été condamné pour dégradation de biens et injures homophobes à 1000€ d’amende et un stage de citoyenneté de deux jours, ainsi qu’à réparer le préjudice subi par les établissements.
Le 30 juin 2020, le bar gay « Banana Café » a fait l’objet de tags homophobes. Des croix gammées ont ainsi été taguées sur la façade de l’établissement situé au 13 rue de la Ferronnerie dans le deuxième arrondissement de Paris. Le 6 juillet 2020, le bar gay « Cox » a également fait l’objet de tags homophobes sur sa façade, effacés quelques heures après par les services de la Mairie de Paris.
Le Banana Café a porté plainte le 3 juillet 2020, suivi par le Cox et Stop Homophobie quelques jours plus tard. L’identification d’un des co-auteurs des faits a permis la poursuite de l’affaire devant le Tribunal correctionnel de Paris.
A la suite de l’audience du 6 janvier 2021 devant la 17eme chambre du Tribunal correctionnelle de Paris, le prévenu a été condamné pour dégradation de biens et injure publique à raison de l’orientation sexuelle, à :
– 1000€ d’amende avec sursis ;
– un stage de citoyenneté de 2 jours ;
– 2201 € d’indemnités réparties comme suit : 800 € au profit du Banana Café en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats ; 1 € au profit du Cox en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats ; 500 € au profit de Stop Homophobie en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats.
Dans son jugement du 26 mars 2021, le tribunal a souligné que « l’apposition sur les vitrines d’établissement notoirement connu pour recevoir une clientèle dite « LGBTQ+ » de la svastika [croix gammée], emblème du régime nazi lequel s’est notamment illustré par la stigmatisation et l’élimination de homosexuel, est une marque de méprit et de haine à l’égard de la communauté des personnes supposées se rattacher à cette orientation sexuelle et essentialisées pour cette raison. L’apposition stigmatisante sur des vitrines de la croix gammée comporte ainsi la charge violente qu’implique le rapprochement inévitable avec les circonstances historiques de ce type de peinture, faisant référence comme le soulignent les parties civiles, à l’utilisation par le régime nazi de ce symbole pour stigmatiser, déporter et éliminer les homosexuels à l’instar des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, s’inscrivant, comme le souligne la représentante du ministère public, dans le cadre d’une recrudescence de gestes qui intéressent la société et non seulement les établissements dont s’agit. »
Pour Etienne Deshoulières, avocat des parties civiles, « ce jugement est important, car il contribue à la reconnaissance par l’État français de la déportation des homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale. La croix gammée est évidemment le symbole de l’antisémitisme du régime nazi. Elle est également le symbole de son homophobie. »
Contact presse :
Etienne Deshoulières – Avocat au barreau de Paris
Tél. : 0177628203 – www.deshoulieres-avocats.com