Communiqué de presse. Paris, 4 juin 2018.
Mousse, Stop Homophobie et le collectif Rouge Direct mettent en demeure la Ligue de football professionnel (LFP) de prendre les mesures appropriées pour lutter contre les chants homophobes des supporters dans les stades de football français. A défaut de réponse positive sous 2 mois, les associations engageront une action devant les juridictions administratives.
La prometteuse signature de la Charte contre l’homophobie par la LFP il y a maintenant quelques années fait désormais figure de coup d’épée dans l’eau. En effet, tous les week-ends, les matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 de football sont émaillés par des chants homophobes venus des tribunes, sans qu’aucune sanction ne soit jamais prise. Gangréné par l’homophobie ordinaire, le football a fini par rendre banale, voire acceptable, une situation qui ne l’est absolument pas.
Sport populaire par excellence, le football est le sport qui draine le plus grand nombre de licenciés en France. Laisser perdurer de tels comportements est d’autant plus inadmissible que, de par sa pratique et son audience, le football dispose d’une aura politique et symbolique immense. La Coupe du Monde qui arrive en apportera une nouvelle preuve.
La LFP, qui est pourtant très réactive – à raison ! – lorsqu’il s’agit de comportements racistes, reste étrangement silencieuse sur les questions d’homophobie, ou tout du moins peu efficace comme l’en atteste sa faible campagne des « lacets arc-en-ciel ». Pourtant, la lutte contre l’homophobie fait également partie des missions et obligations de la LFP, issues de son Règlement administratif et de sa charte éthique qu’elle est tenue de faire appliquer. On ne peut donc que s’étonner de cette différence de traitement vis-à-vis de deux formes de discrimination tout aussi dangereuses l’une que l’autre.
S’appuyant sur la jurisprudence du Conseil d’Etat, Mousse, Stop Homophobie et le Collectif Rouge Direct mettent en demeure la LFP pour qu’elle respecte ses obligations et agisse enfin contre l’homophobie dans le football. En cas de non-réponse sous deux mois ou en cas de réponse négative, un recours sera engagé devant les juridictions administratives.
L’homophobie n’a sa place nulle part, et les stades de football n’y font pas exception !