Communiqué de presse – Paris, 17/01/2017
L’association Mousse porte plainte aujourd’hui contre les maires d’Angers, Aulnay-sous-Bois, Compiègne, Chaville et Meudon pour avoir suspendu les affiches de préventions contre le VIH sur lesquels figuraient des couples d’hommes gays.
En novembre 2016, Santé publique France a lancé une campagne de prévention contre le VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes par le biais d’actions ciblées : affichage dans les milieux communautaires (bars et clubs gay), en milieu urbain (abribus, centres commerciaux), presse nationale et régionale, réseaux sociaux et site internet.
Le 22 novembre 2016, en leur qualité de personnes dépositaires de l’autorité publique, les maires d’Angers, Aulnay-sous-Bois, Compiègne, Chaville et Meudon ont fait interdire cette campagne en milieu urbain. Ces mesures ont été prises sur le fondement des « bonnes mœurs », de la « moralité », de la « dignité », de la « protection de l’enfance » et de la « notion de famille ».
Cette censure de la campagne de Santé publique France doit s’analyser comme une discrimination à raison de l’orientation sexuelle, les arrêtés litigieux ayant d’ailleurs fait l’objet de recours administratif de la part des préfets compétents. Les affiches interdites se bornent à suggérer que des relations sexuelles sont possibles entre personnes de même sexe. Elles ne montrent pas d’organes génitaux. Elles ne montrent pas de relations sexuelles. Elles ne montrent même pas de corps dénudés.
« L’interdiction de ces affiches vise non pas à protéger un public sensible face à des scènes à caractère sexuel, mais à cacher, notamment aux enfants, que des relations sexuelles entre personnes de même sexe sont possibles. Il s’agit d’une interdiction prononcée à raison de l’homosexualité. C’est contre cette censure que Mousse porte plainte aujourd’hui », a déclaré Me Etienne Deshoulières, avocat de l’association.