Communiqué de presse – Paris, 17/05/2022
A l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, Mousse et Stop Homophobie portent plainte contre La Manif Pour Tous pour appel à la haine transphobe. L’association connue pour ses positions LGBTphobes a en effet récemment déclaré sur Twitter que « La transidentité […] n’a pas sa place à l’école ».
Le 18 janvier 2022, le magazine d’actualité Causeur a publié un entretien avec Sophie Audugé , porte-parole de l’association SOS éducation. Cet entretien portait sur la circulaire « Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire » publiée le 29 septembre 2021 par Jean Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports.
Dans son interview, Sophie Audugé affirmait, entre autre, que « la transidentité n’est pas un fait, mais une idéologie diffusée par des militants qui cherchent à convertir un maximum de personnes. Ce n’est pas un fait biologique, pas un fait scientifique, et à ce titre-là elle n’a pas à rentrer dans l’école. »
Ce propos ont été repris et accentué par LMPT dans son tweet du 21 janvier 2022 :
📰 Dans @Causeur > La circulaire #Blanquer est en réalité un manifeste. La transidentité n’est pas un fait, mais une idéologie diffusée par des militants qui cherchent à convertir un maximum de personnes. A ce titre-là elle n’a pas à rentrer dans l’école.https://t.co/xPRE3Bcatf
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) January 21, 2022
Stigmatisation de la transidentité
Depuis les affaires Christine Boutin (1) et Jean-Marie Le Pen (2), la stigmatisation de l’homosexualité est considérée par les tribunaux comme constituant une critique contre les personnes homosexuelles. La jurisprudence doit affirmer le même principe pour la transidentité. Ce terme désigne en effet, comme son nom l’indique, une identité trans. Il s’agit d’une qualité qui définit un groupe de personnes en raison à leur identité de genre.
Pour Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « lorsque la qualité visée par les propos constitue un aspect qui définit précisément l’identité d’un groupe, les attaques portées contre cette qualité doivent être assimilées à une attaque contre le groupe lui-même et les personnes qui le constituent, de sorte que condamner la transidentité revient à condamner les personnes trans. »
D’ailleurs, le fait que les propos litigieux soient illustrés par une image montrant une jeune femme avec des cheveux bleus et un drapeau arc-en-ciel sur la joue démontre bien que La Manif Pour Tous visent les personnes trans et pas seulement un « concept » ou une « idéologie ». Ce sont bien ces personnes-là que La Manif Pour Tous appelle à ne plus accepter à l’école.
« La Manif Pour Tous est homophobe »
En 2017, La Manif Pour Tous poursuivait Act Up Sud-Ouest en justice pour un slogan. « Manif pour tous homophobes assassins complices du sida» , avaient à l’époque scandé les militants d’Act Up dans les rues toulousaines, alors qu’une manifestation de La Manif Pour Tous avait lieu. Fin novembre 2019, l’ancienne présidente de l’association avait été condamnée en première instance à 300 euros d’amende avec sursis pour injures publiques.
Mais en mars 2021, suite à une condamnation pour « injures publiques » par le tribunal correctionnel de Toulouse au printemps 2019 et après une longue procédure judiciaire, la présidente de l’association Act up, Louise Lourdou, avait été relaxée par la cour d’appel.
L’association s’en était alors réjoui sur Twitter :
VOUS POUVEZ LE DIRE : LA MANIF POUR TOUS EST HOMOPHOBE ET COMPLICE DU SIDA! pic.twitter.com/gUdlucy3tm
— Act Up Sud-Ouest (@actupsudouest) March 3, 2021
Contact presse :
Etienne Deshoulières – Avocat au barreau de Paris
Tél. : 0177628203 – www.deshoulieres-avocats.com
(1) Cour d’appel de Paris, 11 février 2016, n°16/00619, Affaire Christine Boutin : « Lorsque la conduite visée par les propos qui ont été tenus constitue un aspect qui définit précisément l’identité d’un groupe, les attaques portées contre cette conduite doivent être assimilées à une attaque contre le groupe lui-même et les personnes qui le constituent ; qu’il existe un lien indissociable entre l’orientation sexuelle et la conduite sexuelle, que l’orientation sexuelle n’est pas seulement un comportement mais définit également la personne de sorte que condamner l’orientation sexuelle revient à condamner la personne. »
(2) Cour d’appel de Paris, 3 octobre 2019, affaire Jean-Marie Le Pen : « Le propos vise bien un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle, dès lors que « l’homosexualité » n’est pas une doctrine ou une théorie qui pourrait être librement critiquée, mais induit des comportements sexuels inhérents à une orientation sexuelle, de sorte que le terme vise les personnes homosexuelles elles-mêmes dans leur ensemble. »